INTRODUCTION
Habitant près de la forêt de Marly et dans un village arboré, nous avons pensé utile d’inclure dans notre site quelques articles sur les nuisances ou dangers possibles.
1. La Pyrale du buis
2. La maladie de Lyme
La Pyrale du Buis
Comment repousser l’envahisseur?
Par Marc Mennessier Mis à jour le 09/05/2019
AU JARDIN CE WEEK-END – La brusque hausse des températures a réveillé ces terribles chenilles, originaires de Chine, qui dévastent les buis de l’hexagone depuis maintenant dix ans. Traitements, pièges: des solutions bio existent mais il faut agir dès ce week-end. Explications.
Comme chaque année à pareille époque, la pyrale du buis refait parler d’elle! En dépit des gelées enregistrées en début de semaine dans la moitié nord du pays, la hausse des températures printanières réveillent les chenilles hivernantes de ce papillon nocturne (Cydalima perspectalis) qui, depuis dix ans maintenant, ravage consciencieusement dentelles, bordures et topiaires de buis, parfois jusqu’à l’écorce. Seuls quelques départements sont encore épargnés par la gloutonnerie de ce parasite venu de Chine qui sème la désolation dans les parcs et jardins à la française. Mais aussi chez les particuliers attachés à ce bel arbuste au feuillage persistant, riche d’histoire et de symboles.
Première vague d’assaut
Pour contenir, cette première vague d’assaut, il faut pulvériser ces jours-ci un insecticide bio, à base de Bacillus thuringensis(Bt), en prenant certaines précautions. «Le traitement doit être réalisé le soir (le produit se dégrade à la lumière) et au moins trois heures avant une pluie pour qu’il ne soit pas lessivé. Le tout en mouillant bien le feuillage de façon à atteindre le maximum de chenilles», explique Jérôme Jullien, expert national en Surveillance biologique du territoire au Ministère de l’agriculture. Le Bt étant surtout efficace sur les larves jeunes (stades L1 et L2) vous devez intervenir sans tarder pour éviter qu’elles ne prennent de l’embonpoint et passent ainsi à travers les mailles du filet.
«Le timing doit être très précis, ce qui n’est pas toujours facile à mettre en œuvre, en particulier s’il pleut et fait du vent pendant une longue période, ce qui est malheureusement fréquent au printemps depuis quelques années», constate Patrick Borgeot, chef jardinier du château de Vaux-le-Vicomte qui utilise un autre insecticide bio, à base de spinosad, plus souple d’utilisation car efficace à la fois sur chenilles et papillons. Mais dont l’emploi est réservé… aux professionnels.
«Le recours aux nématodes, vers microscopiques capables de s’attaquer eux aussi à de grosses chenilles, est une alternative intéressante même si leur efficacité est inférieure à celle du Bt» souligne Thibault Crance, responsable des jardins et espaces verts chez Koppert, entreprise spécialisée dans la lutte biologique, qui lance cette solution cette année.
La bataille ne s’arrête pas là. Car si ce premier traitement réduit significativement les populations de chenilles, lorsqu’il est correctement appliqué, celles qui en réchappent se transformeront d’ici à la mi-mai en papillons adultes qui vont se reproduire et reconstituer les rangs de l’ennemi.
Pièges à phéromones
Pour prévenir cette nouvelle invasion, la pose de pièges à phéromones permet de détecter le vol nuptial en attirant les mâles leurrés par ces substances naturellement émises par les femelles. Il en existe plusieurs modèles notamment le Buxatrap (du latin buxus, buis) qui a l’avantage de fonctionner sans qu’il soit nécessaire de le recharger en eau. Le dispositif doit être installé dans vos buis dès maintenant, afin de ne pas rater les premiers vols, avec une phéromone à longue durée de vie car les pyrales pondent 2 voire 3 fois dans la saison dans la moitié sud ou si l’automne est doux. Les phéromones proposées par Koppert sous la marque Solabiol et M2I, entreprise française spécialisée dans la lutte biologique en jardinage et en agriculture, restent actives pendant 3 à 4 mois. Mais celle de Sumi Agro France, vendue sous la marque Ginko Buxus, a l’avantage de tenir toute une saison. La surveillance est donc beaucoup plus simple, tant pour le jardinier amateur (qui n’a pas toujours le temps…) que pour le professionnel ou le gestionnaire de parc qui doit protéger de très longs linéaires de buis.
À partir d’un certain nombre de capture de papillons mâles, vous devrez procéder à une nouvelle application de Bt ou de nématodes, à renouveler 10 à 15 jours plus tard, si vous constatez que quelques-unes de ces satanées chenilles sont passées à travers les gouttes.
Tiques et maladie de Lyme
Rare, il n’y pas si longtemps, la prolifération des tiques et le risque de contracter la maladie de Lyme se sont accrus ces derniers temps. Nous avons pensé que vous présenter ce sujet était important au vu de notre proximité avec la forêt de Marly.
Article écrit par les Docteurs
Jacqueline Rossant-Lumbrose, Médecin Généraliste
Lyonel Rossant, Pédiatre
Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?
La maladie de Lyme ou « borréliose de Lyme » est une maladie infectieuse due à une bactérie appelée Borrelia burgdorferi, transmise par l’intermédiaire d’une piqûre de tique infectée. Cette zoonose peut toucher plusieurs organes et systèmes, la peau mais aussi les articulations et le système nerveux. Non traitée, elle évolue sur plusieurs années ou décennies en trois stades de plus en plus graves. Le traitement repose sur la prise d’antibiotiques, il sera d’autant plus efficace qu’il sera administré rapidement.
Causes et facteurs de risque de la borréliose de Lyme
La bactérie responsable est un spirochète, c’est-à-dire une bactérie de forme hélicoïdale, qui répond au doux nom de Borrelia burgdorferi.
Les activités conduisant à des contacts avec les tiques représentent le principal facteur de risque de survenue de la maladie : travaux agricoles, promenades en forêt.
Le réservoir de germes est très vaste : tiques, mammifères domestiques (chiens, chevaux, bétail) et sauvages (écureuils, cerfs, mulots, campagnols).
En France, la majorité des contaminations survient entre les mois de mars et de septembre.
Symptômes de la maladie de Lyme
Après l’inoculation cutanée de la bactérie lors de la piqûre de tique, la maladie de Lyme évolue en trois grandes phases, séparées par des périodes asymptomatiques (absence de signes de la maladie).
LA PHASE PRIMAIRE DE LA MALADIE DE LYME
Elle est caractérisée par une lésion cutanée : l’érythème chronique migrant(ECM). Cette lésion survient ente 3 et 30 jours après la piqûre de tique. Il s’agit d’une papule érythémateuse (rouge) centrée par le point de piqûre, s’étendant progressivement de façon centrifuge. La lésion est ovale (pouvant mesurer jusqu’à 50 cm), la bordure est plus érythémateuse (rouge) que son centre qui retrouve progressivement un aspect cutané normal. Elle est habituellement non prurigineuse (absence de grattage) et siège préférentiellement aux membres inférieurs (parfois aux membres supérieurs, voire au visage chez l’enfant).
Des manifestations générales (maux de t^te, douleurs articulmaires, légère ascension de la température corporelle, fatigue) et des ganglions proches de la lésion cutanée peuvent être associés traduisant la dissémination de la bactérie dans l’organisme.
En l’absence de traitement, l’ECM évolue pendant quelques semaines (extension progressive) et disparaît sans séquelle.
LA PHASE SECONDAIRE DE LA MALADIE DE LYME
Elle survient plusieurs semaines ou mois après la disparition de l’ECM mais peut révéler la maladie (l’ECM étant passé inaperçu ou pouvant manquer dans près de la moitié des cas). Cette phase se caractérise par :
- Des manifestations cutanées: il s’agit de lésions semblables à celles observées lors de la phase primaire de la maladie ;
- Des manifestations articulaires: douleurs articulaires fréquentes. Les arthrites (inflammation des articulations) sont moins fréquentes et touchent les grosses articulations (genou) ;
- Des manifestations cardiaques: syncopes (perte de connaissance), palpitations (sensation de battement cardiaque dans la poitrine), douleurs thoraciques et surtout troubles de la conduction auriculo-ventriculaire (le « courant électrique » circulant normalement des oreillettes aux ventricules est interrompu de façon sporadique pouvant entraîner de graves problèmes cardiaques). Ces manifestations cardiaques évoluent le plus souvent vers la guérison sans séquelle ;
- Des manifestations neurologiques: la radiculite hyper-algique (inflammation très douloureuse des racines des nerfs innervant le territoire de la piqûre de tique). Le nerf facial est fréquemment touché. Une méningite peut également s’observer.
LA PHASE TERTIAIRE OU PHASE TARDIVE DE LA MALADIE DE LYME
Elle se manifeste des mois ou des années après le début de l’infection par :
- Des atteintes cutanées: la maladie de Pick Herxheimer (inflammation cutanée évoluant vers une atrophie de la peau), le lymphocytome cutané bénin (nodules violacés, arrondis, à contours nets, fermes, localisés sur le front, le lobe de l’oreille et régressant spontanément en quelques mois) ;
- Des atteintes articulaires: identiques à celles observées dans la phase secondaire ;
- Des atteintes neurologiques: touchant la moelle épinière ou le cerveau (manifestations neuro-psychiatriques diverses).
Diagnostic de la maladie de Lyme
Le médecin examine attentivement le patient et effectue un électrocardiogramme (enregistrement de l’activité électrique du cœur) si nécessaire, à la recherche entre autres de troubles de la conduction auriculo-ventriculaire (hospitalisation nécessaire).
Un examen neurologique complet est nécessaire : en cas de radiculite (phase secondaire), cet examen peut être normal ou mettre en évidence une diminution de la sensibilité, une diminution de la force musculaire ou une abolition des réflexes dans le territoire innervé par le nerf touché par l’inflammation.
Le diagnostic de la maladie de Lyme repose essentiellement sur les signes cliniques observés.
La numération formule sanguine (prise de sang banale) est normale le plus souvent.
Diverses techniques de laboratoire peuvent mettre en évidence dans le sang des anticorps témoins d’une réponse de l’organisme à l’infection bactérienne. Les tests immunologiques les plus récents sont à privilégier.
En cas d’atteinte neurologique, la présence d’anticorps dans le liquide céphalo-rachidien (obtenu par ponction lombaire) est un argument en faveur de la maladie de Lyme.
Evolution de la maladie de Lyme
L’évolution vers une phase tertiaire reste rare, même en l’absence de traitement.
La maladie présente une évolution très favorable lorsqu’elle est traitée.
Traitement de la maladie de Lyme
Lors de la première phase de la maladie, le traitement a pour but d’assurer la disparition des premiers symptômes de la maladie et de prévenir la survenue des manifestations tardives en éradiquant le germe des organes pouvant être infectés.
Ainsi, pour chaque phase et selon la sévérité de la maladie, le traitement peut varier et peut nécessiter une hospitalisation. Il consiste à administrer un antibiotique (amoxicilline ou doxycycline) éventuellement associé à un corticoïde en cas de troubles de la conduction auriculo-ventriculaire.